Anvers, Églises et Tourisme
Pastorale du Tourisme, Diocèse d’Anvers (TOPA vzw)

La cathédrale Notre-Dame d’Anvers, une révélation.

Une cathédrale n’est jamais isolée

Votre visite de la cathédrale ne débute pas à l’entrée, mais de loin, lorsque vous apercevez le haut clocher, depuis l’avion, l’autoroute ou en tant que piéton dans les rues étroites aux alentours. D’ailleurs, une cathédrale (A) n’a jamais été seule ! Nous avons une vision quelque peu déformée d’une telle église en la mettant à part comme un monument, détachée de son environnement, de sorte que nous ne voyons pas son influence sociale et culturelle, passée et présente. Alors que la Grand’Place, avec ses maisons des corparations et des guildes et l’hôtel de ville, était le centre économique et politique, l’église principale et ses annexes étaient le centre de nombreuses institutions sociales et culturelles. De cette manière, les deux poumons de la ville sont restés proches l’un de l’autre pendant des siècles.

La cathédrale Notre-Dame d’Anvers et son implantation dans le quartier
HabitationsTravail socialEnseignementDivers
B Doyenné / CureF Hôpital Notre-Dame (aujourd’hui Hôpital Sainte-Élisabeth)I Maison de la ChoraleM1 Cimetière vert
C Maisons des chanoinesG Table du Saint-Esprit (aujourd’hui CPAS et Saint-Egidius) J École paroissialeM2 Cimetière de pierre
D Maisons du personnelH1 Portes OuvertesK BibliothèqueN Cloître Notre-Dame
E Palais épiscopalH2 Maison d’Écoute et de PrésenceL Séminaire 

Les habitations

La résidence officielle du curé-doyen (B) dans la Sint-Pietersstraat 1 voisine, autrefois à l’endroit où se trouve aujourd’hui l’entrée du parking, côté Eiermarkt. Jusqu’à la Révolution française, les logements des chanoines (C) étaient de préférence situés autour du vaste “Cimetière Vert”, tandis que les logements plus petits du personnel de l’église (D) se trouvaient au pied des tours et contre les murs de l’église. En raison de la construction de maisons contre ses murs, la cathédrale avait, pour ainsi dire, fusionné avec son environnement urbain. La vision urbaine consistant à aborder l’église comme un monument à part entière a conduit au démantèlement complet de toutes les maisons environnantes, mais cela s’est limité à la démolition des maisons contre le mur ouest en 1860 et 1887, et sur la Blauwmoezelstraat en 1859 et 1876.

Après la création de l’évêché d’Anvers en 1559, la maison de évêque (E) a trouvé place dans le refuge de l’abbaye de Saint-Bernard de Hemiksem. Au XVIIIe siècle, Engelbert Baets a construit l’actuel palais de style classique, qui abrite toujours la résidence officielle de l’évêque et la curie du diocèse.

Photo de Louis Dubois de Nehaut, 1861 : la maison au pied de la tour nord de la cathédrale d'Anvers sera abattue en 1860
Photo de Louis Dubois de Nehaut, 1861 : la maison au pied de la tour sud de la cathédrale d'Anvers sera abattue en 1887.

Les cimetières

Même les morts ont séjourné ici pendant un certain temps. N’oublions pas que cette église urbaine possédait autrefois plusieurs cimetières. Le plus grand a été nommée d’après l’herbe où 80% des paroissiens reposaient anonymement : le “Groenkerkhof” (Cimetière Vert) (M1). La rue qui y débouchait s’appelle encore toujours la Groenkerkhofstraat (Rue du Cimetière Vert). Le décret de l’empereur Joseph II de 1784 interdisant les cimetières dans les villes pour des raisons d’hygiène a permis de créer en 1799 l’actuelle place “Groenplaats” (Place Verte). Lors du déblaiement du “cimetière de pierres” (M2), à l’ouest de l’église, en 1617, l’amateur d’art Cornelis van der Geest s’est efforcé de préserver la pierre tombale de Quinten Metsijs, qui, en raison de son emplacement vertical contre un contrefort de la grande tour, est involontairement devenue le premier monument public pour un citoyen de cette ville.

L’action sociale

Au début du XIIIe siècle, selon la tradition médiévale, un hôpital a été fondé près de l’église romane de l’époque – la “maison de Dieu” – où, sur la base de l’interprétation des “œuvres de miséricorde” de Jésus, les malades pauvres et nécessiteux étaient accueillis comme des hôtes et, à travers eux, le Christ lui-même. Cet “hôpital Notre-Dame” (F) déménagea bientôt en 1238 sur le site spacieux de l’Elzenveld, à l’emplacement actuel de la Lange Gasthuisstraat, où il devint un véritable complexe avec un couvent attenant pour les soeurs hospitalières, et reçut une nouvelle patronne : sainte Elisabeth.

Dans la maison “La Table du Saint-Esprit” (G), dans la rue qui lui donne son nom, la ‘Heilige-Geeststraat’, les pauvres s’y rendaient surtout pour se nourrir, mais aussi pour se procurer des chaussures et de la tourbe, souvent en échange de jetons qui leur étaient remis à l’église. Cette fondation du XIIIe siècle était en fait le prédécesseur de l’actuel OCMW (Centre Public d’Action Sociale).

l’Enseignement et la Culture

La plus ancienne école publique gratuite d’Anvers, qui date déjà d’avant 1219, était la “Papenschool”, située dans la “Papenstraat” du même nom, du nom du clergé paroissial, les “Papen”. Cette école latine dispensait un enseignement secondaire, entre l’école élémentaire (en Néerlandais) et l’université, alias “École Supérieure”. Plus tard, cette école paroissiale était située au-dessus de la cave à vin des chanoines. Lorsque Balthasar Moretus et Rubens, entre autres, y fréquentaient l’école vers 1589-1590, elle était temporairement située sur le Melkmarkt.

choriste au XVIIIe siècle, Corael van Ons Lieve Vroue, image coloriée faisant partie d’une série sur les habits cléricaux, XVIIIe siècle- © TOPA-Documentatiecentrum · Antwerps Kerkelijk Erfgoed

La Choraelhuys (Maison de la Chorale) (J) était située depuis 1421 près du chœur récemment achevé, sur le Melkmarkt. Comme d’habitude, il y avait une moyenne de huit choristes, qui vivaient là avec leur “maître de chorale”. Jusqu’au 18e siècle, c’était chaque jour un spectacle familier lorsqu’ils se rendaient à l’église, avec leur bonnet et dans leur soutane violette, en passant par la Groenplaats. La “Choraelhuys” a été rétablie en 1973 en tant que lieu de répétition pour le chœur de la cathédrale d’Anvers et est maintenant située dans le centre paroissial, au 21 Heilige Geeststraat.

En 1608, le chapitre a décidé de créer la première bibliothèque publique (K), initialement située dans le Papenhof, mais plus tard de façon permanente dans le séminaire, plus accessible. Le superviseur était le chanoine Aubert le Mire (Miraus). Sa collection de livres est devenue le premier noyau de la bibliothèque municipale, aujourd’hui la Bibliothèque patrimoniale Hendrik Conscience.

Le séminaire (L) du diocèse d’Anvers était situé dans la Groenkerkhofstraat, près du palais de l’évêque. Au XVIIIe siècle, il était logé dans une somptueuse résidence patricienne voisine.

Le revenu nécessaire était assuré par le célèbre Cloitre Notre-Dame (N), un marché de l’art composé de galeries couvertes autour d’une cour ouverte comme la Bouse. Dans ce lieu de commerce, fondé en 1460, les célèbres retables anversois étaient exposés pour attirer les clients. Exactement un siècle plus tard, en 1560, le bâtiment a été démoli pour la réalisation de la Korte et Lange ‘Pandstraat’, où la location de maisons était plus rentable.