Anvers, Églises et Tourisme
Pastorale du Tourisme, Diocèse d’Anvers (TOPA vzw)

La cathédrale Notre-Dame d’Anvers, une révélation.

L’homme qui porte la croix (Jan Fabre)

Cathédrale d’Anvers – l’Homme qui porte la croix (Jan Fabre) (JV)

Grâce à un mécène qui l’a donnée en prêt à long terme, la cathédrale abrite depuis novembre 2015 une œuvre d’art contemporain. L’homme qui porte la croix est une sculpture grandeur nature en bronze poli du célèbre artiste multidisciplinaire anversois Jan Fabre. Il laisse son empreinte sur l’art contemporain en utilisant un langage imagé, soit imprégné de surréalisme dans un univers animiste, soit intensément maîtrisé, presque onirique, avec L’homme qui mesure les nuages au sommet du toit du Singel. Ici aussi, dans le silence d’une cathédrale, le visage de l’artiste qui concentre son regard sur la croix et parvient à l’équilibrer pour l’instant, pour ainsi dire, comme en un instant mystique. Le visiteur sent que dans cette immobilité quelque chose d’intense se déroule et est invité à se rallier derrière l’homme. Dans cet espace sacré, en tant que visiteur, vous êtes confrontés à la religion, à la transcendance. Dans sa vie, tout être humain est interpellé sur ce qui le dépasse et la question que pose la statue est : pouvez-vous trouver un équilibre dans votre vie pour cela ?

Plutôt que d’offrir seulement des réponses, l’Église veut d’abord créer un espace pour les questions sur la vie humaine. Ce n’est donc peut-être pas un hasard si le pieux Thomas More n’a pas initié sa quête de l’utopie (1516) à la bourse d’Anvers de l’époque, mais dans cette église même. Bien qu’il soit moins évident pour l’homme actuel de chercher cet idéal lointain dans la foi, l’Église veut continuer à nourrir la soif de cette aspiration chez tout être humain. Le curé Bart Paepen, initiateur de cette installation, dit : « Regardez attentivement cette statue concrète : un homme porte une énorme croix de bois sur sa main droite. Il n’est ni prophète, ni apôtre, ni martyr, ni saint. C’est quelqu’un qui fait dans la cathédrale ce à quoi nous voulons inviter chaque visiteur, quels que soient ses antécédents ou ses convictions. Saisissez donc la croix, signe de l’amour de Dieu pour tous les hommes, signe de l’engagement qu’il demande à ses disciples. Soulevez la croix et balancez-la. Il se peut que vous ne puissiez pas la faire tenir droite. C’est peut-être trop lourd ou trop difficile. Vous devriez peut-être réessayer plus tard. Vous n’y trouverez peut-être rien, vous pourrez alors la laisser tomber. Qui sait, si ça marche ça fait du bien. Il est alors possible que vous ayez trouvé une orientation et un sens dans la vie.

Dans cette cathédrale, le chemin de la foi est désormais aussi visible dans le mobilier liturgique, à commencer par la chaire, qui est plutôt un symbole pour l’écoute de la parole de Dieu. Toute personne qui accepte la Parole peut répondre à cette question en acceptant la foi en face près des fonts baptismaux, comme le font les adultes lors de la veillée pascale. L’autel vous invite alors à rencontre le Christ vivant, au centre de chaque célébration eucharistique. La randonnée, qui débuta par une question sur la croix, reçoit ainsi une réponse dans la croix triomphale qui plane entre l’autel et la coupole. L’homme qui a porté la croix jusqu’au bout montre le chemin de la rencontre divine (suggérée par l’ascension de Marie tout en haut de la coupole).

Quoi qu’il en soit, en plaçant ici la sculpture de Fabre, pour la première fois depuis bien longtemps, il a été possible d’introduire une œuvre d’art contemporain à l’intérieur. Tout comme les premiers bâtisseurs de cette église l’avaient prévu, le visiteur qui entre aujourd’hui trouve une œuvre d’art dans laquelle il peut se reconnaître, se sent accueilli, peut méditer, permettant à la cathédrale de poursuivre avec ferveur son rôle séculaire.