Anvers, Églises et Tourisme
Pastorale du Tourisme, Diocèse d’Anvers (TOPA vzw)

La cathédrale Notre-Dame d’Anvers, une révélation.

La façade avec le portail principal:

Le Jugement Dernier

Kathedraal Antwerpen - Het hoofdportaal (JV)

Il est clair qu’il manque à la cathédrale une entrée majestueuse. dès le début des travaux hors sol de la tour nord en 1422, il n’y avait plus lieu de prévoir des escaliers. Suite aux grandes marées consécutives au nouveau lit de l’Escaut – l’Escaut occidental actuel – non seulement le niveau du sol de l’église, mais bien plus celui des rues et places environnantes a été rehaussé.

Le portail principal est orienté vers l’ouest, qui, avec le soleil couchant, porte en lui le symbolisme primordial de la fin et de la mort. En tant que « maison de Dieu », l’église située derrière la porte symbolise le ciel. Quiconque pénètre ici dans cette Jérusalem céleste, comme dans tant d’églises médiévales, reçoit d’abord un grave avertissement au-dessus de sa tête, sur le tympan : le Jugement dernier. Cette scène, dans ses différentes versions successives, a été peinte de couleurs vives jusqu’au XVIIIe siècle. Le portail principal néo-gothique, de Jean-Baptiste van Wint, date lui de 1903 seulement !

Kathedraal Antwerpen - Schema van het hoofdportaal

Cathédrale d’Anvers – portail principal – memento mori… (JV)

Le thème du memento mori ou l’idée de la mort renforce cet avertissement. Un moine imagine son proche avenir : sur ses genoux repose un crâne. Dans la partie inférieure, les personnes se réveillent d’entre les morts comme elles le font lors d’un matin de paresse. Aux quatre coins de la terre (Apoc. 7:1), les anges donnent le signal en sonnant de la trompette (Apoc. 8:2.6). Des chevaliers, des roturiers et un moine représentent la noblesse, les bourgeois et le clergé. Toutes les classes sociales du Moyen Âge sont représentées car tout le monde est égal devant la mort. Au deuxième niveau, chaque personne se retrouve sur la balance maniée par l’archange Michel. L’âme de l’homme, le noyau le plus profond de sa personnalité – représenté par une petite figure humaine – est pesé et soupesé. En d’autres termes, le rapport final examine si le bon ou le mal a été déterminant dans votre vie. Le véritable juge du jugement final est le Christ, assis au sommet de son siège de justice. Son pouvoir sur le mal et la mort ne fait aucun doute. De part et d’autre de son trône figurent les signes de sa victoire : la croix avec laquelle il a été torturé à mort et la lance avec laquelle son cœur a été transpercé. Marie et Jean Baptiste intercèdent pour obtenir la miséricorde de quelques malheureux. La séparation du bien et du mal lors de ce jugement se fait selon le symbolisme de la gauche et de la droite que Jésus lui-même a utilisé dans le passage sur les œuvres de miséricorde (Mt 25, 33-34.41). Lorsque la bonté prévaut, la balance penche du côté du ciel. Les bienheureux sont récompensés par de beaux habits et une couronne, et sourient en prévision de leur réception par Saint Pierre, qui, avec ses clés, leur ouvre la porte du ciel. À la gauche du Christ, ceux dont le mal a été décisif sont conduits en enfer pour y être punis. Ils tombent nus dans les flammes et crient de douleur. Des figures diaboliques les tirent à coups de barbillons et poussent les damnés vers la bouche du monstre de l’enfer, l’entrée de l’enfer.

Autour du Christ, dans les archivoltes, une cour céleste se tient en éventail, en rang, pour lui rendre hommage. Au premier rang se trouvent des anges qui chantent et jouent de la musique, car le ciel est plein de joie. Parmi les instruments, un violon et un orgue portatif. Dans la deuxième arche se trouvent des personnages de l’Ancien Testament, dont beaucoup sont des prophètes lisant leur propre citation en latin. Puis suivent au troisième rang les douze apôtres, reconnaissables à leur attribut. Sur la rangée extérieure se trouvent toutes sortes de saints, y compris les pères de l’Église occidentale et orientale. Au milieu du portail, Marie, à qui l’église est dédiée, vous attend. Elle nous montre son fils, Jésus, le Sauveur du monde.

Kathedraal Antwerpen - hoofdportaal - heiligen links (JV)
Kathedraal Antwerpen - hoofdportaal - heiligen rechts (JV)

Au bas des parois du portail, des saints vous accueillent également dans la Jérusalem céleste. Ces soi-disant saints anversois ne sont pas eux-mêmes des Anversois, mais ont vécu ici pendant un certain temps, la plupart à l’époque de la christianisation. Les missionnaires-évêques de la première heure (7e siècle) sont : Éloy de France, Amand d’Aquitaine, et Willibrord d’Angleterre. Sans eux, une cathédrale n’aurait jamais été construite ici. Deux femmes sont allées plus loin dans les terres via Anvers : Walburga et la princesse irlandaise Dymphna (6e siècle), qui fuyait son père païen, qui voulait commettre un inceste avec elle. À Geel, elle a été décapitée par son père dans une frénésie diabolique, c’est pourquoi elle y est vénérée contre la maladie mentale. Saint Norbert (début du XIIe siècle), qui “écrase l’hérésie de Tanchelm”, est également l’un des fondateurs de cette église.