L’église des jésuites à Anvers, une révélation.
L’esplanane et la résidence
Un urbanisme moderne au milieu d’un quartier médieval
La vieille ville d’Anvers date du Moyen-Âge. L’urbanisme, tenant compte des tracés naturels, lui confère un plan de rues des plus capricieux. Les places rectangulaires des marchés ajoutées au XVIe siècle, le siècle d’or, ne donne pas une quelconque vue globale sur le plan de construction. La forme géométrique de cette place importante est d’autant plus surprenante au cœur du Vieil Anvers. Tant la conception que la sobriété des formes sont réalisées par les pèresPrêtre qui est membre d’un ordre religieux. jésuites. En 1614, certains pâtés de maisons, dont toute la Spuistraat, ont dû céder la place à ce complexe moderne en style baroque.
L’église et la résidence (habitation, en latin : re-sidere, rester, habiter) sont construites autour d’une place publique, ce qui reflète l’idéal de l’Ordre des Jésuites : être actif dans la société sur le plan pastoral et intellectuel. Ceci est en opposition avec la plupart des ordres religieux de cette époque qui préfèrent le rythme de vie monastique, but recherché en soi, concrétisé par des couventsComplexe de bâtiments dans lesquels vivent ensemble les membres d’un ordre religieux. Ils suivent la règle de leur fondateur. Les ordres monastiques les plus anciens sont les Chartreux, les Dominicains, les Franciscains et les Augustins [et leurs homologues féminins : Chartreuses, Dominicaines, Franciscaines ou Clarisses et Augustines]. Note : Les bénédictins, prémontrés et cisterciens [et leurs homologues féminins] vivent dans une abbaye ; les jésuites dans une maison. clôturés (lat. claustrum : clôture, lieu fermé) comme les dominicains à côté de l’église Saint-Paul ainsi que les NorbertinsMembre d’un ordre religieux fondé en 1220 par saint Norbert à Prémontré (Nord de la France). D’où le nom officiel de Prémontré : chanoine régulier de l’Ordre de Prémontré. À Anvers, l’abbaye de Saint-Michel était une abbaye prémontré. de l’ancienne abbayeUn ensemble de bâtiments utilisés par les moines ou les moniales. Seuls les cisterciens, les bénédictins, les norbertins et les trappistes ont des abbayes. Une abbaye s’efforce d’être autosuffisante. Saint-Michel. Ainsi cette nouvelle place à caractère religieux est le résultat d’une intervention urbanistique moderne dans un Anvers encore médiéval.
La somptueuse église des jésuites (1614-‘21) ainsi que leur résidence se construisent pendant la Trêve de Douze Ans (1609-‘21). Ceci n’est pas le fruit du hasard. En effet, la ville scaldienne connaît sa première ère de prospérité depuis la reconquête du pouvoir légitime espagnol en 1585. Les grands maîtres de la peinture baroque anversoise y trouvent leur plein épanouissement. Mais avant d’entamer notre visite il nous faut nous poser quelques questions. Comment les jésuites ont-ils atterris ici ? Quel projet poursuivent-ils en construisant un complexe aussi imposant ?
- Église Saint-Charles-Borromé
- Histoire & Description
- Introduction
- Le contexte historique
- L’esplanade et la résidence
- Les antécédents
- Le collège
- L’effet spatial
- Le nom des rues
- La maison professe
- Le bâtiment des sodalités
- La façade
- La tour
- L’intérieur
- Le maître-autel
- La chaire de vérité
- Les confessionnaux
- Les cycles des plafonds
- La chapelle Mariale
- La chapelle Saint-Ignace
- La chapelle St. François-Xavier
- Les galeries
- L’orgue
- La sacristie
- En sortant
- Épilogue
- Bibliographie