Anvers, Églises et Tourisme
Pastorale du Tourisme, Diocèse d’Anvers (TOPA vzw)

L’église des jésuites à Anvers, une révélation.

L’esplanane et la résidence

Un urbanisme moderne au milieu d’un quartier médieval

Imbrication des constructions d’Anvers au Moyen-Âge (plan de la ville par Vergilius Bononiensis, 1565) la parcelle des jésuites y est indiquée.

La vieille ville d’Anvers date du Moyen-Âge. L’urbanisme, tenant compte des tracés naturels, lui confère un plan de rues des plus capricieux. Les places rectangulaires des marchés ajoutées au XVIsiècle, le siècle d’or, ne donne pas une quelconque vue globale sur le plan de construction. La forme géométrique de cette place importante est d’autant plus surprenante au cœur du Vieil Anvers. Tant la conception que la sobriété des formes sont réalisées par les pères jésuites. En 1614, certains pâtés de maisons, dont toute la Spuistraat, ont dû céder la place à ce complexe moderne en style baroque.

Un plan de rues médiéval et une intervention urbaine moderne en style baroque

L’église et la résidence (habitation, en latin : re-sidere, rester, habiter) sont construites autour d’une place publique, ce qui reflète l’idéal de l’Ordre des Jésuites : être actif dans la société sur le plan pastoral et intellectuel. Ceci est en opposition avec la plupart des ordres religieux de cette époque qui préfèrent le rythme de vie monastique, but recherché en soi, concrétisé par des couvents clôturés (lat. claustrum : clôture, lieu fermé) comme les dominicains à côté de l’église Saint-Paul ainsi que les Norbertins de l’ancienne abbaye Saint-Michel. Ainsi cette nouvelle place à caractère religieux est le résultat d’une intervention urbanistique moderne dans un Anvers encore médiéval.

La somptueuse église des jésuites (1614-‘21) ainsi que leur résidence se construisent pendant la Trêve de Douze Ans (1609-‘21). Ceci n’est pas le fruit du hasard. En effet, la ville scaldienne connaît sa première ère de prospérité depuis la reconquête du pouvoir légitime espagnol en 1585. Les grands maîtres de la peinture baroque anversoise y trouvent leur plein épanouissement. Mais avant d’entamer notre visite il nous faut nous poser quelques questions. Comment les jésuites ont-ils atterris ici ? Quel projet poursuivent-ils en construisant un complexe aussi imposant ?

Un couvent : les dominicains à Anvers (gravure, milieu du XVIIe siècle)
Une résidence : les jésuites à Anvers (gravure J. Neeffs, millieu du XVIIe siècle)