L’église des jésuites à Anvers, une révélation.
La tour
Écouter plutôt que regarder
Pour commencer les offices religieux à l’heure pour les croyants qui ne disposaient pas encore d’horloges, les églises sont dotées de moyens auditifs, des cloches ; ici depuis 1624. Pour que leur son résonne suffisamment fort par-dessus les toits jusque dans les foyers, ces colosses de bronze doivent pendre à bonne hauteur. Ce clocher atteint une hauteur de 58 m, soit six maisons de haut. Que le bronze soit également utile à des fins moins pacifiques, les paroissiens le découvrent en 1943 quand les cloches Aloysius (403 kg) et François (588 kg) sont revendiquées par l’occupant allemand. Depuis 1954, quatre cloches sonnent à nouveau.
Le style baroque place le clocher derrière l’absideAnnexe semi-circulaire ou polygonale où se trouve le maître-autel dans une église.. Les raisons en sont :
- esthétiques : elle ne peut, en aucune façon, cacher la façade.
- théologiques : elle se trouve ainsi tout près du maître-autel où l’EucharistieC’est le rituel central de la messe, qui rappelle ce que Jésus a fait la veille de sa mort sur la croix. Le soir de ce jour, Jésus a célébré la Pâque juive avec ses disciples. Après le repas, il prit du pain, le rompit et le donna à ses disciples en disant : « Prenez et mangez. C’est mon corps. » Puis il prit la coupe de vin, tendit la main et dit : « Buvez-en. C’est mon sang. » Alors Jésus dit : « Faites ceci pour vous souvenir de moi. » Pendant l’Eucharistie, le prêtre répète ces paroles en rompant le pain [sous forme d’hostie] et en tenant le calice avec le vin. Par le lien entre le pain rompu et le Jésus » rompu » sur la croix, Jésus devient tangiblement présent. En même temps, cet événement nous rappelle la mission de tout chrétien : être le « pain rompu » dont les autres peuvent vivre. est célébrée, et près du tabernacleUne armoire dans le chœur ou dans une chapelle spécialement réservée à cet effet, dans laquelle sont conservées les hosties consacrées. où les hostiesUn disque de pain faite de farine de blé sans levain qui, selon la croyance catholique romaine, devient le corps du Christ pendant l’Eucharistie. consacréesDans l’Église catholique romaine, le moment où, au cours de l’Eucharistie, le pain et le vin sont transformés en corps et en sang de Jésus, ce qu’on appelle la transsubstantiation, par la prononciation des paroles sacramentelles. sont conservées. Celles-ci rendent la présence de Jésus tangible, de là le ‘SaintIl s’agit d’un titre que l’Église accorde à une personne décédée qui a mené une vie particulièrement juste et fidèle. Dans l’Église catholique romaine et l’Église orthodoxe, les saints peuvent être vénérés (mais pas adorés). Un certain nombre de saints sont également des martyrs. Sacrement’. D’où la présence depuis le XIXe siècle d’un groupe sculpté sur la façade de la Katelijnevest montrant des angelots en adoration devant un caliceCoupe en métal doré, généralement sur un socle, que le prêtre utilise pendant l’Eucharistie pour le vin. et une hostie.
La tour de l’église étant placée derrière une imposante façade qui coupe la vue, cette petite perle de l’architecture baroque est à peine visible depuis la place de l’église. Ses formes élégantes méritent pourtant toute notre attention.
Quelle élégance : partir d’une base carrée pour s’élever jusqu’à la pointe de la croix. La grande lanterne est couronnée d’un petit lanterneau qui sert de socle à la croix.
Et que penser de la finesse du quadruple usage d’une ouverture vénitienne ou serliana ? ce motif consiste en 3 ouvertures entre 4 colonnes : celle du milieu s’achève en arc à demi-cercle, les deux ouvertures latérales par une architrave horizontale. Cette serliana, d’après l’architecte Serlio (1475-1554), est un apport de Rubens qui, lors de son long séjour au palais ducal de Mantoue, pouvait quotidiennement admirer une tour d’église agrémentée de ce motif.
Une signalisation routière ‘Attention, chute de pierre !’ eut été utile de temps à autre. Le 7 avril 1906 la chute d’une pierre de taille provoque la mort d’un tapissier de la Koepoortbrug. Début 1990, des gravats abîment une voiture. Pas étonnant car un grand arbre poussait sur la tour ! Depuis lors la tour était enveloppée d’échafaudages jusqu’à la restauration en 2006. ‘Les moulins du Bon Dieu tournent lentement’, mais cela vaut aussi pour (les moulins de) l’administration.
- Église Saint-Charles-Borromé
- Histoire & Description
- Introduction
- Le contexte historique
- L’esplanade et la résidence
- Les antécédents
- Le collège
- L’effet spatial
- Le nom des rues
- La maison professe
- Le bâtiment des sodalités
- La façade
- La tour
- L’intérieur
- Le maître-autel
- La chaire de vérité
- Les confessionnaux
- Les cycles des plafonds
- La chapelle Mariale
- La chapelle Saint-Ignace
- La chapelle St. François-Xavier
- Les galeries
- L’orgue
- La sacristie
- En sortant
- Épilogue
- Bibliographie