L’église des jésuites à Anvers, une révélation.
La maison professe
Un centre de vie intellectuelle
Les PèresPrêtre qui est membre d’un ordre religieux. du collège se préoccupent de l’instruction et de l’éducation, par contre ceux de la maison professe s’intéressent à la spiritualité, la liturgie, la confessionLe sacrement de la réconciliation. Le croyant [ou confesseur] confesse ses manquements à un prêtre [le confesseur] et exprime son regret. Au nom de Dieu, il accorde le pardon [l’absolution] et impose également une forme de pénitence. Cela peut inclure un certain nombre de prières, un ordre de réconciliation avec l’autre partie ou, dans le passé, parfois un pèlerinage., la prédication, les missions, l’étude et la recherche scientifique. Sur le plan littéraire, ils se font connaître par d’innombrables travaux publiés à Anvers, grand centre de l’imprimerie. Herman Hugo et Adrien Poirters publient des poèmes, André Schott des ouvrages de philologie, Carolus Scribani des livres d’histoire et Daniel Papebrochius, – nom latinisé de ‘van Papenbroeck’, le latin étant dans les cercles humanistes la langue usuelle – des écrits sur Anvers. La littérature religieuseFemme membre d’un ordre religieux est réellement abondante. Le livre de référence des Congrégations Mariales est l’œuvre du grand prédicateurUn prêtre, un diacre ou un laïc qui commente les lectures bibliques pendant la célébration de la messe. Parfois, le prédicateur intervient également en dehors des célébrations de la messe (et dans le passé, il le faisait régulièrement) pour clarifier certains points de foi et encourager les fidèles à un mode de vie plus chrétien. Franciscus Costerus (Frans de Coster).
Les intellectuels catholiques étant confrontés aux légendes qui entourent certaines vies de saintsIl s’agit d’un titre que l’Église accorde à une personne décédée qui a mené une vie particulièrement juste et fidèle. Dans l’Église catholique romaine et l’Église orthodoxe, les saints peuvent être vénérés (mais pas adorés). Un certain nombre de saints sont également des martyrs., en plus les protestants s’opposant à la vénération des saints, leurs vies sont étudiées par les jésuites selon des méthodes de la critique historique. En premier lieu par Heribert Rosweyde, suivi de Johannes Bollandus, qui fait de la maison professe un centre d’étude d’hagiographes qui s’appelleront ‘les Bollandistes’ en mémoire de lui. Une cinquantaine de volumes de leur Acta Sanctorum ou La vie des Saints y ont vu le jour. Ce travail jouit d’une renommée internationale. Godegridus Henschenius et le prénommé Papebrochius en sont les principaux auteurs.
Certains jésuites sont aussi des artistes : les architectes François d’Aguilon et Pieter Huyssens, le célèbre peintre de compositions florales Daniel Seghers (Anvers, 1590-1661) et enfin, Melchior Hamers, connu pour ses sculptures. La célébrité de Seghers, un frère Jésuite habitant la maison professe à partir de 1627, dépasse les frontières. Joost van de Vondel composa un poème en son honneur :
De geest van Seghers is een bij Een bij kwam op zijn schilderij | L’esprit de Seghers est une abeille Une abeille se posa sur son tableau |
À Anvers, très actifs dans les œuvres caritatives, les jésuites visitent les prisonniers, les pauvres, les malades, les mourants, aussi bien à domicile que dans les hôpitaux. Les membres des Congrégations Mariales et leurs filles spirituellesUne femme célibataire qui n’a fait que le vœu (temporaire) de pureté et s’est placée sous la direction spirituelle d’un prêtre, généralement un jésuite, pour mener une vie spirituelle approfondie. Elles vivaient dans leurs propres maisons en ville, parfois avec des parents. Dans nos régions, c’était la réponse des Jésuites au fait qu’ils n’avaient pas d’ordre féminin. Dans les régions protestantes, où les monastères avaient été abolis, c’était une issue pour les femmes qui aspiraient à une vie monastique. les secondent dans ce ministère. Lors des épidémies, les jésuites se dépensent sans compter aux soins des malades. Ils nomment cela Assistunt pestiferis dans les listes de personnel. Plusieurs membres de la Compagnie de Jésus y laissent leur vie ; “un disciple ne se trouve pas au-dessus de son maître” (Mt. 10,24) ?
Pour créer un juste équilibre entre l’effort et la détente, chaque résidence de jésuites possède sa propre maison de campagne. En 1618, ceux de la maison professe quittent celle de Berchem pour le Rivierenhof à Deurne tandis que les Pères du collège acquièrent le château voisin Vennenburg, qui n’est autre que le domaine ter Heyden. Plus tard, il sera connu sous le nom du domaine des jésuites. Les jésuites de Lierre possédant la propriété attenante, le Sterckxhof. Ce qui jadis appartenait aux jésuites constitue aujourd’hui le plus grand poumon vert d’Anvers.
En 1630, l’internat ou convict est transféré à la Prinsstraat, pour déménager à nouveau vers une troisième résidence patricienne : l’Hôtel van Stralen dans la Korte Sint-Annastraat (la courte rue Sainte-Anne). Ce sera la troisième communauté indépendante de jésuites à Anvers. Au milieu du XVIIe siècle, elle héberge 150 internes venant en grande partie de familles aisées, aussi bien des environs que de l’étranger.
Pour assurer une détente aux élèves, les Pères de l’internat louent en 1638 le domaine Crayenhof à Burcht, situé à la campagne. L’insécurité provoquée par les troupes hollandaises toutes proches, poussent les jésuites à acquérir le domaine Bisschoppenhof de l’évêquePrêtre chargé d’un diocèse. Voir également « archevêque ». Malderus au Kiel. Ils le transforment en lieu d’agrément avec des arbres, des haies, des buissons, des étangs et des plaines de jeux. La construction de la nouvelle chapelleUne petite église qui n’est pas une église paroissiale. Elle peut faire partie d’une entité plus grande, comme un hôpital, une école ou un lieu de culte, ou être autonome.
Une partie clôturée d’une église avec son propre autel.
Mariale qui fait aussi office d’église pour les 4.000 habitants du Kiel et de Beerschot, donnera au domaine le nom de ‘Mariënborgh’.
- Église Saint-Charles-Borromé
- Histoire & Description
- Introduction
- Le contexte historique
- L’esplanade et la résidence
- Les antécédents
- Le collège
- L’effet spatial
- Le nom des rues
- La maison professe
- Le bâtiment des sodalités
- La façade
- La tour
- L’intérieur
- Le maître-autel
- La chaire de vérité
- Les confessionnaux
- Les cycles des plafonds
- La chapelle Mariale
- La chapelle Saint-Ignace
- La chapelle St. François-Xavier
- Les galeries
- L’orgue
- La sacristie
- En sortant
- Épilogue
- Bibliographie