Église Saints-Michel-et-Pierre
Une brève introduction
Histoire
La première église d’Anvers, érigée par Saint Amand au 7e siècle, fut consacréeDans l’Église catholique romaine, le moment où, au cours de l’Eucharistie, le pain et le vin sont transformés en corps et en sang de Jésus, ce qu’on appelle la transsubstantiation, par la prononciation des paroles sacramentelles. aux SaintsIl s’agit d’un titre que l’Église accorde à une personne décédée qui a mené une vie particulièrement juste et fidèle. Dans l’Église catholique romaine et l’Église orthodoxe, les saints peuvent être vénérés (mais pas adorés). Un certain nombre de saints sont également des martyrs. Pierre et Paul. Après l’invasion des Normands elle est remplacée par une nouvelle église paroissiale, dédiée à l’archange Michel. En 1124 Saint Norbert y adjoint une communauté monacale. Lors de l’annexion par la France Révolutionnaire cette abbayeUn ensemble de bâtiments utilisés par les moines ou les moniales. Seuls les cisterciens, les bénédictins, les norbertins et les trappistes ont des abbayes. Une abbaye s’efforce d’être autosuffisante. norbertineMembre d’un ordre religieux fondé en 1220 par saint Norbert à Prémontré (Nord de la France). D’où le nom officiel de Prémontré : chanoine régulier de l’Ordre de Prémontré. À Anvers, l’abbaye de Saint-Michel était une abbaye prémontré. est supprimée (1794) et l’imposant complexe est graduellement effacé de la carte.
Afin de faire face à l’explosion démographique du 19e siècle, les fortifications espagnoles sont démontées vers 1864. La démolition de la citadelle durera jusqu’en 1881. On y prévoit un tout nouveau quartier : ‘le Sud’. Ce qui implique l’installation d’une nouvelle paroisse et la construction d’une église. Dans un réflexe historique Saint Michel est choisi comme saint patron, auquel on adjoint Saint PierreIl était l’un des douze apôtres. Il était un pêcheur qui, avec son frère André, a été appelé par Jésus à le suivre. Dans les Évangiles et les Actes des Apôtres, il est le disciple le plus souvent mentionné. Son nom d’origine était Simon. Son surnom de Pierre (c’est-à-dire de rocher) lui vient de Jésus, qui, selon la tradition, a dit qu’il bâtirait son Église sur ce rocher.. Tant le curéUn prêtre en charge d’une paroisse. que la ville veulent en faire un monument unique ; non pas encore une église néo-gothique, mais un plan basilicalUn bâtiment rectangulaire composé d’un vaisseau central et d’un collatéral de chaque côté. Sur le côté court opposé à l’entrée, il y a une extension ronde, l’abside, où se trouve l’autel. À Anvers, l’église Sint-Carolus Borromeus est basée sur cette structure basilicale.
Titre honorifique attribué à un édifice religieux en raison de sa signification particulière, par exemple en tant que lieu de pèlerinage. En Belgique, il existe 29 basiliques, dont les plus connues sont celles de Scherpenheuvel et de Koekelberg.
. Après un voyage d’étude à Aachen et en Italie, le curé et l’architecte Frans Van Dijk optent en 1890 pour une combinaison néo-romane et Byzantine. Van Dyck se base aussi sur les réalisations de l’architecte français Paul Abadie († 1884) qui restauré des églises romanes en Dordogne et réalisa le Sacré-Cœur de Montmartre. Toutes ces influences résultent en un style éclectique, unique et harmonieux.
Des soucis financiers retardent les travaux jusqu’en 1893. À côté de l’apport des paroissiens, et de quelques subsides de l’état, de la province et de la ville, c’est le frèreUn religieux qui n’est pas un prêtre. du curé qui fournit la plus grande contribution financière au projet.
Bien que consacrée le 4 mai 1897 par le cardinalDans l’Église catholique romaine, un cardinal est membre du conseil du pape et joue donc un rôle consultatif important. Jusqu’à l’âge de quatre-vingts ans, les cardinaux élisent également le nouveau pape. La plupart des cardinaux sont également évêques, mais ce n’est pas une obligation. Goossens, la finition de la décoration tant intérieure qu’extérieure prendra encore des décennies, mais toujours dans le respect du projet initial. On renoncera à la dorure des voûtes et l’habillement en marbre du chœurDans une église à plan cruciforme, la partie de l’église qui se trouve du côté opposé de la nef par rapport au transept. L’autel principal se trouve dans le chœur. à cause du coût excessif.
Les grandes annexes à l’arrière de l’église ne seront inaugurées qu’en 1921.
En 1983 l’église est classée au titre d’exemple historique de néo-architecture.
Description
L’architecture extérieure
L’ornementation de la façade occidentale est à dominance romane. L’arc en plein cintre, caractéristique de l’art roman, est utilisé en grand nombre. Le tympan, richement décoré en relief, montre le Christ en Majesté tenant le Livre de Vie dans la main gauche et entouré des figures symboliques des quatre évangélistes.
La façade arrière est dominée par le chœur, son absideAnnexe semi-circulaire ou polygonale où se trouve le maître-autel dans une église. et les quatre absidioles du transeptLe transept forme en quelque sorte la poutre transversale du plan cruciforme. Le transept se compose de deux nefs, dont chacune fait saillie par rapport à l’autre à gauche et à droite..
La tour carrée de 70m, est érigée principalement en briques rouges et percée de fenêtres romanes en plein cintre. À partir du cinquième niveau la tour prend une allure plus élégante. Le campanile en pierre blanche, avec ses colonnettes et une représentation d’un évangéliste aux quatre angles, fait penser à un homologue Vénitien. Plus haut, la galerie ronde est couronnée d’une grande pomme de pin écaillée.
L’architecture intérieure
À l’image des anciennes basiliques la nefLa partie arrière de l’église est réservée à la congrégation. La nef se prolonge jusqu’au transept. et le transept ont le double de la hauteur des nefs latérales. La croiséeLe point central d’une église cruciforme. La croisée est l’intersection entre l’axe longitudinal [formé par le chœur et la nef] et l’axe transversal [formé par le transept]. étant plus haute que la nef et le transept, il fut ainsi possible de percer 12 fenêtres supplémentaires. Cet afflux de lumière, et plus encore le jeu de lumière sur les mosaïques dorées au-dessus du maître-autel, éclaircissent l’atmosphère de l’église. Faisant écho au texte du Livre de Vie de l’Agneau de Dieu placé à la base de l’abside : ‘Ego sum Lux mundi’ (Je suis la Lumière du monde).
Mosaïques
Les mosaïques ont inspirées par des exemples à Rome, Sicile et Venise datant du 11e et 12e siècle. On les retrouve sur bon nombre d’éléments architecturaux tels que les absides, les voûtes du dôme, les tympans et les longues frises. Mais aussi sur le mobilier : le maître-autel, le banc de communionEnceinte basse du chœur ou d’une chapelle sous la forme d’un long banc. Avant le Concile Vatican II, il était d’usage de recevoir la communion à genoux sur ce banc. et ses ambonsUn podium surélevé dans une église entre le chœur et la nef ou le transept., les stallesL’ensemble des bancs de chœur, la chairePièce de mobilier d’église, aujourd’hui en grande partie désaffectée, consistant en une plate-forme d’où le prédicateur s’adressait à son assemblée. Habituellement, une chaire est située au milieu, sur le côté sud de l’église. et les confessionnauxMeuble spécialement conçu pour faciliter le sacrement de la confession, notamment en évitant que le confesseur et le confessant se retrouvent face à face. À gauche et à droite il y a des bancs où le confessant s’agenouille ; au milieu il y a une petite cabine où le confesseur s’assoit. Les deux sont séparés par un grillage, de sorte que le confesseur entend le confessant, mais ne le voit pas.. L’œuvre cosmatesque, technique mise au point par la famille d’artistes italiens Cosma, consiste en l’incrustation de petits morceaux de marbres réguliers selon un plan géométrique. C’est ici le cas pour le sol de la nef et du chœur.
Le mobilier religieux
Le maître-autel constitue de par sa construction et son abondate décoration le point d’attrait principal de l’église. Cinq marches en marbre veiné de Carrare mènent à l’autelL’autel est le meuble central de l’Eucharistie. A l’origine, un autel est une table de sacrifice. Cela correspond à la vision théologique selon laquelle Jésus s’est sacrifié, par sa mort sur la croix, pour racheter l’humanité, comme le représente symboliquement le tableau « L’Agneau de Dieu » des frères Van Eyck. Dans les temps modernes, l’autel est souvent décrit comme « la table du Seigneur ». Ici, l’autel fait référence à la table à laquelle Jésus et ses disciples étaient assis lors de l’institution de l’Eucharistie pendant la dernière Cène. Tout comme Jésus et ses disciples l’ont fait à l’époque, le prêtre et les fidèles se réunissent autour de cette table avec du pain et du vin., surmonté d’un ciboireCalice muni d’un couvercle, utilisé pour conserver les hosties consacrées dans le tabernacle et pour les distribuer lors de la communion. en marbre blanc de Carrare. Celui-ci s’appuie sur quatre piliers en marbre vert veiné. La porte du tabernacleUne armoire dans le chœur ou dans une chapelle spécialement réservée à cet effet, dans laquelle sont conservées les hosties consacrées., avec l’Agneau de Dieu au centre, richement décoré de joyaux et de cristal de roche, est une réalisation de l’orfèvre anversois J. Junes. C’est lui aussi qui réalisa la croix Byzantine au-dessus de l’autel, avec en émail les symboles des quatre évangélistes.
La chaire (1905) en marbre blanc contient une grande variété de marbres précieux et de pierres de mosaïque. Les deux lionceaux, dressés sur le devant, sont en marbre bleu turquoise et portent des colonnettes en marbre vert.
Les six confessionnaux en marbre blanc sont encastrés dans le mur. Ils ont des portes de bronze et sont flanqués de colonnettes en granit de couleurs différentes. Les figures, serties dans un décor floral, qui surmontent les confessionnaux sont en rapport avec la confession : l’Arche de Noé et le Bon Pasteur pour la salvation ; Pierre en pleurs pour la contrition ; le phénix pour la résurrectionC’est là le cœur de la foi chrétienne, à savoir que Jésus s’est relevé du tombeau le troisième jour après sa mort sur la croix et qu’il a continué à vivre. Elle est célébrée à Pâques..
Les quatorze stationsUne des quatorze étapes du chemin de croix : • Jésus est condamné à mort ;
• Jésus prend la croix ;
• Jésus tombe la première fois ;
• Jésus rencontre sa mère ;
• Simon de Cyrène aide à porter la croix de Jésus ;
• Veronica sèche le visage de Jésus ;
• Jésus tombe la deuxième fois ;
• Jésus réconforte les femmes en pleurs ;
• Jésus tombe pour la troisième fois ;
• Jésus est déshabillé ;
• Jésus est cloué sur la croix ;
• Jésus meurt ;
• Jésus est descendu de la croix ;
• Jésus est déposé dans un tombeau.
du chemin de CroixQuatorze scènes de la Passion de Jésus, comme source d’inspiration spirituelle. L’intention est de s’arrêter à chaque image [ou station] pour prier et méditer. (1903) sont l’œuvre du graveur Mauquoy d’après des cartons de l’Anversois Hendrik Redig.