Église Saint-André
Plus qu’un musée comme les autres…
Ouvert en 2008, ce musée veut être plus qu’une salle exposant sagement des objets précieux. Il veut avant tout raconter une histoire. Non pas celle du bâtiment, ni celle de l’église-institution, mais bien celle des Anversois qui vivaient près de – et même dans – l’église.
Cette histoire se développe en cinq thèmes, articulés autour de la dualité pauvre/riche. Faisant ainsi référence à l’histoire sociale de Saint-André en tant que Paroisse de misère.
C’est à ses paroissiens, pauvres et riches, fort attachés à leur foi, que le quartier doit son église et ses trésors. Tous y allant de leur poche, en fonction de son contenu.
Au temps où la médecine restait aléatoire, les saints étaient placés sur un piédestal et invoqués pour tous les maux, tant physiques que psychiques. La vénération des saints incluait aussi les valeurs relationnelles et familiales. La reconnaissance prenait alors la forme d’ex-votos, plaquettes d’argent et poupées de cire, selon la fortune de chacun. Un ex-voto très spécial est le boulet de canon en argent en souvenir des bombardements de la ville détruisant près de 600 maisons lors de la guerre d’indépendance. Le magnifique manteau de Notre Dame du Secours et de la Victoire fut offert par le premier bourgmestre Belge en remerciement du fait que ces bombardements ne firent que peu de victimes.
Une fois l’an la procession sortait : tout le monde la suivait ou décorait sa maison. La vitrine centrale vous montre un bout de cette procession. Les deux clous en sont le manteau d’apparat de la Vierge et le bateau de Saint André, un reliquaire en argent, toutes voiles dehors. Des photos d’époque complètent cette évocation.
Les deux classes sociales, pauvres et riches, sont par deux fois mises en contraste. D’une part deux immenses photographies d’une ruelle et d’une rue. D’autre part une simple chapelle en bois avec Saint Rochus invoqué contre le choléra pour les quartiers pauvres et une grande Vierge en pierre parée d’argent au coin d’une rue bourgeoise.
L’exposition termine en donnant à voir ce qui se vit derrière les façades : la décoration d’inspiration religieuse dans la pièce de séjour, paille ou ivoire d’après la bourse. La dentelle est une industrie domestique. Plus loin, un prêtre apporte le viatique à un mourant.
Par ce concept le Curé Rudi Mannaerts veut présenter au visiteur contemporain un témoignage de ce que fut la vie religieuse colorée dans ce quartier d’Anvers.
Réalisé avec le soutien de la ville, de la province et de la Communauté Flamande, conçu par Robert Buelens, architecte d’intérieur et exécuté par Franky Security, le résultat en vaut la peine.
Il vous est possible de demander une visite guidée via +32 (0)494 11 65 28 ou par courriel à visite combinable avec celle de l’église et du quartier.