L’église Saint-André d’Anvers
Qu’est-ce que la vérité ?
Peinture, Alain Senez, 2012
Ce chef d’œuvre, placé au côté sud du transeptLe transept forme en quelque sorte la poutre transversale du plan cruciforme. Le transept se compose de deux nefs, dont chacune fait saillie par rapport à l’autre à gauche et à droite., forme le pendant de l’autelL’autel est le meuble central de l’Eucharistie. A l’origine, un autel est une table de sacrifice. Cela correspond à la vision théologique selon laquelle Jésus s’est sacrifié, par sa mort sur la croix, pour racheter l’humanité, comme le représente symboliquement le tableau « L’Agneau de Dieu » des frères Van Eyck. Dans les temps modernes, l’autel est souvent décrit comme « la table du Seigneur ». Ici, l’autel fait référence à la table à laquelle Jésus et ses disciples étaient assis lors de l’institution de l’Eucharistie pendant la dernière Cène. Tout comme Jésus et ses disciples l’ont fait à l’époque, le prêtre et les fidèles se réunissent autour de cette table avec du pain et du vin. de la Monnaie. Le thème central de ce dernier montre le pouvoir de l’argent alors que le premier s’attarde au phénomène des medias. Ces deux pouvoirs dominent, plus que toute autre puissance notre société actuelle.
Reléguée pendant plus de 40 ans dans les caves de Saint-André, la statue de saintIl s’agit d’un titre que l’Église accorde à une personne décédée qui a mené une vie particulièrement juste et fidèle. Dans l’Église catholique romaine et l’Église orthodoxe, les saints peuvent être vénérés (mais pas adorés). Un certain nombre de saints sont également des martyrs. François de Sales, a refait surface et a trouvé une place adéquate dans l’église. Ce nouvel emplacement donna l’impulsion à l’artiste français Alain Senez, connu pour ses superbes rendus de lumière, de créer une œuvre de notre époque.
Chaque jour nous sommes inondés d’un flot d’informations venant de différents canaux médiatiques. La question est de savoir : qu’est-ce la vérité ?, la même question que Pilate se posait avant de condamner Jésus. (‘Quid est veritas?’; Jean 18:38). Dès qu’il y a pléthore d’informations, la question de Pilate redevient de plus en plus pertinente. Au moyen d’une reproduction de La Corriere della Sera l’artiste nous démontre clairement qu’un monopole peut devenir une source de manipulation ; cela vaut aussi pour les pouvoirs publics comme le montre la Pravda, le quotidien de l’Union Soviétique.
Cela nous rappelle Platon et sa parabole de la grotte: tant que nous demeurons dans un monde terrestre, nous serons limités par le temps et l’espace. Cette limitation vaut certainement pour tout ce qui concerne la Connaissance.
Ce ne sera que dans l’au-delà – dans le monde éternel, idéal et parfait – que nous sommes délivrés de toute contrainte et que nous pourrons approcher totalement la vérité. Devons-nous donc répondre à Pilate que la vérité n’existe pas ? Non, surtout pas: la recherche de la vérité doit toujours nous fasciner, nous interpeller et nous inviter à de nouveaux discernements en gardant le désir d’y parvenir au plus près et d’en saisir le plus de parcelles possibles.
Ici, le personnage important est saint François de Sales. Il est représenté de trois manières : dans notre monde par un portrait idéalisé en style baroque, peint sur le mur, à l’arrière-plan le saint, entouré d’un halo, se promène dans les cieux et enfin il est projeté sur un écran qui déforme son image. Les trois représentations sont bien loin de la vérité.
La vérité n’est pas seulement importante pour Hercule Poirot ou pour des philosophes en chambre mais elle nous touche aussi personnellement. Remarquez-vous la camera dans l’angle du haut à droite ?