L’église Saint-André d’Anvers
L’épitaphe des dames d’honneur de Mary Stuart
en albâtre, Robrecht et Jan Colyns de Nole ,1620 ; portrait attribué à Pourbus le Jeune
Un flot régulier de visiteurs britanniques vient voir cette église pour l’épitaphe d’Élisabeth Curie († 1620) et de sa belle-sœur Barbara Moubray († 1616), toutes deux jadis dames d’honneur de Mary Stuart. La reine catholique écossaise, qui revendiquait également le trône d’Angleterre, a été, après 19 ans de captivité, décapitée à l’âge de 45 ans sur ordre d’Élisabeth I en 1587. Les deux cames d’honneur fuirent le pays, à l’instar de nombreux compatriotes catholiques, et arrivèrent à Anvers aux alentours de 1589. Elles trouvèrent asile à l’ombre de l’église qui est vouée au même saintIl s’agit d’un titre que l’Église accorde à une personne décédée qui a mené une vie particulièrement juste et fidèle. Dans l’Église catholique romaine et l’Église orthodoxe, les saints peuvent être vénérés (mais pas adorés). Un certain nombre de saints sont également des martyrs. patron que l’Ecosse.
Le jésuite Hippolyte Curie, fils de Barbara Moubray, passe commande en 1620, conformément aux dernières volontés des deux dames, de cette épitaphe en marbre noir, qui est accroché à côté de leur tombe (aujourd’hui disparue). On attribue souvent, sans que cela soit fondé, la paternité de cette sculpture en albâtre à l’atelier Colyns de Nole. Les patronnes des deux dames, Sainte-Barbe avec un livre ouvert et Sainte-Élisabeth de Hongrie mendiant du pain, apparaissent aux deux côtés de la plaque commémorative inscrite en latin et du portrait ovale de la reine. Cette dernière porte une fraise selon la mode de l’époque ainsi qu’une couronne tressée et elle est revêtue de vêtements de deuil. Au-dessus de ce portrait trône aussi sa patronne: la Vierge et l’Enfant. Sous le portrait, une inscription sur cuivre indique: « Mary Stuart, reine d’Ecosse et de France, mère du roi Jacques de Grande-Bretagne.»
La petite plaque raconte l’histoire de Mary Stuart :
« En l’an 1568, elle se réfugia en Angleterre, auprès d’Élisabeth, qui y régnait. Par la perfidie du Sénat et l’envie des hérétiques, elle a été décapitée pour sa foi après 19 ans de captivité; elle a accepté le martyreQuelqu’un qui a refusé de renoncer à sa foi et qui a par conséquent été tué. De nombreux martyrs sont aussi des saints. à l’âge de 45 ans dans l’année de notre Seigneur 1587. «
La grande plaque raconte l’histoire des deux dames;
« Gloire au très bon, grand et saint Dieu.
Voyageur, vous voyez ici le mémorial de deux nobles dames de Grande-Bretagne.
Elles reposent ici dans l’espoir de la résurrectionC’est là le cœur de la foi chrétienne, à savoir que Jésus s’est relevé du tombeau le troisième jour après sa mort sur la croix et qu’il a continué à vivre. Elle est célébrée à Pâques., grâce à la protection du roi catholique, après avoir fui leur patrie pour leur juste foi.
En premier lieu pour Barbara Moubray, fille du baron John Moubray, dame d’honneur de Mary Stuart, reine d’Ecosse, donnée en mariage à Gilbert Curle, secrétaire de la reine pendant 20 ans, et ils vécurent 24 ans sans tensions. Ils eurent huit enfants, dont six ont été inscrits dans le ciel. Les deux fils survivants ont brillés aux études:
Jacques a rejoint l’Ordre des Jésuites à Madrid en Espagne.
Hippolyte, le plus jeune, voulait entrer au service du Christ dans la province franco-belge de l’ordre des Jésuites.
Il est triste à en pleurer pour sa très bonne mère Barbara Curle, qui le 31 Juillet dans l’année de notre Seigneur 1616, âgée de 57 ans, échangea la vie transitoire avec la vie éternelle.
De même pour Elizabeth Curle, tante de la même noble famille des Curles, également dame d’honneur de Mary, 8 ans de fidélité à la reine, à qui elle a donné le baiser d’adieu avant sa mort; célibataire pour toujours, très chaste de mœurs et très pieuse.
Hippolyte Curle, le fils de son frèreUn religieux qui n’est pas un prêtre., a placé ce mémorial de par sa disposition reconnaissante et par esprit de famille.
Cette (Élisabeth) a clos le dernier jour de sa vie en l’année de notre Seigneur 1620, à l’âge de 60 le 29 mai.
Qu’elles reposent en paix. Amen. «