L’église des jésuites à Anvers, une révélation.
Introduction
L’imagination spirituelle débordante de la foi catholique ainsi que le désir ostentatoire d’un décorum baroque ont été à la base de ce monument extraordinaire. Cette église, ultra-moderne pour son époque, restera dans l’étude de l’histoire de l’art un exemple classique du style baroque. Certaines catastrophes ne lui seront point épargnées, néanmoins, elle gardera le lustre d’un véritable temple artistique. C’est par excellence une église à la Rubens : il ne s’est pas contenté d’y laisser maintes œuvres peintes, il y était en plus concepteur d’œuvres sculptées. Il n’y a dès lors pas de quoi s’étonner que la renommée de cette église aille bien au-delà des frontières.
À l’origine l’église est dédiée à saintIl s’agit d’un titre que l’Église accorde à une personne décédée qui a mené une vie particulièrement juste et fidèle. Dans l’Église catholique romaine et l’Église orthodoxe, les saints peuvent être vénérés (mais pas adorés). Un certain nombre de saints sont également des martyrs. Ignace, le fondateur de l’Ordre des PèresPrêtre qui est membre d’un ordre religieux. jésuites. Construite au temps de la Contre-Réforme et en un temps record (de 1615 à 1621) par et pour ces fougueux religieux. L’esprit des maîtres d’œuvre et maîtres d’ouvrage imprègne l’ensemble que forme l’architecture, l’aménagement et la décoration : ‘un ciel sur terre’. Les jésuites étaient incontestablement à la pointe de la mise en œuvre des arts plastique et autres pour transmettre et vivre la Foi. Surtout à Anvers, bastion catholique à cette époque, où ils déploient une panoplie d’activités et font appel à de nombreux artistes. À la fin du XVIIIe siècle, l’ordre possède dans ses trois résidences Anversoises pas moins de 550 tableaux
Malheureusement, les chefs-d’œuvre de Rubens et de Van Dyck ne sont plus présents : soit qu’ils aient disparu dans le terrible incendie de 1718, soit que l’Impératrice Marie-Thérèse d’Autriche les aient exigés pour sa collection à Vienne lors de la suppression de l’ordre en 1773.
Pendant un certain temps, l’église sert de local pour la catéchèse. Elle change de saint patron et est dédiée à saint Charles Borromée. En 1802 elle devient église paroissiale. Ce nouveau statut exige certains aménagements : une chapelleUne petite église qui n’est pas une église paroissiale. Elle peut faire partie d’une entité plus grande, comme un hôpital, une école ou un lieu de culte, ou être autonome.
Une partie clôturée d’une église avec son propre autel.
latérale devient un baptistère, des confréries venant de couventsComplexe de bâtiments dans lesquels vivent ensemble les membres d’un ordre religieux. Ils suivent la règle de leur fondateur. Les ordres monastiques les plus anciens sont les Chartreux, les Dominicains, les Franciscains et les Augustins [et leurs homologues féminins : Chartreuses, Dominicaines, Franciscaines ou Clarisses et Augustines]. Note : Les bénédictins, prémontrés et cisterciens [et leurs homologues féminins] vivent dans une abbaye ; les jésuites dans une maison. abrogés trouvent un abri pour leur statue de dévotion, et lors de somptueux enterrements des décorations appropriées enrichissent l’intérieur.
Actuellement, un grand centre urbain ne permet plus une vie associative paroissiale allant de soi. La sécularisation, la dépopulation et une autre façon de vivre en société en sont la cause. Bien qu’à partir de 1960 la mobilité ait permis la fuite des habitants du centre-ville vers sa périphérie, des chrétiens habitant en dehors d’Anvers choisissent l’église Saint-Charles Borromée comme église paroissiale, attirés entre autres par le rayonnement particulier de la ‘messeLa célébration liturgique dans laquelle l’Eucharistie est centrale. Elle se compose de deux parties principales : le service de la parole et le service de la table. Les principales parties du service de la parole sont les prières de miséricorde, les lectures bibliques et l’homélie. Le service de la table commence par l’offrande, au cours de laquelle le pain et le vin sont déposés sur l’autel. Elle est suivie de la grande prière d’action de grâce, pendant laquelle on chante la louange de Dieu et on procède à la consécration. Les éléments fixes sont aussi la prière du Notre Père et un souhait de paix, et ainsi on peut symboliquement s’asseoir à table avec Jésus pendant la communion. La messe se termine par un envoi (missa en latin, d’où vient le mot « messe ») : l’instruction de partir dans le monde dans le même esprit. des artistes’ dominicale.
Les portes de l’église sont en général grandes ouvertes, permettant à tout un chacun d’y entrer sans avoir à en chercher la clef. Mais pour beaucoup de visiteurs modernes une église séculaire reste un livre fermé. Celui qui n’est pas familier de la Bible et du langage baroque se sent perdu devant ces étranges représentations. Au fil du temps, la technique, le style, les opinions et la façon de vivre ont fort évolués. Se mettre dans la peau des commanditaires n’est pas évident. C’est pourquoi Toerismepastoraal Antwerpen (TOPA – Pastorale du Tourisme d’Anvers) vous donne avec ce livre une clé pour trouver votre chemin dans la mentalité des jésuites, qui au XVIIe siècle ne manquaient pas d’une fantaisie baroque ludique. Il n’y a plus de pères, mais peut-être la parole de Jésus s’accomplit-elle ici : lorsque les disciples (chrétiens) se taisent, les pierres parleront (Lc, 19:40). Faire parler les pierres est une mission essentielle de la Pastorale du Tourisme. Espérons qu’ainsi vous aurez plus de plaisir à découvrir cette église baroque dans laquelle les artistes ont donné le meilleur d’eux-mêmes. Quiconque admire ici l’esprit créatif exubérant des jésuites et des artistes est peut-être encouragé à être un créatif contemporain …’à la plus grande gloire de Dieu’.
PUISSE L’EXUBÉRANCE DE CETTE ÉGLISE
VOUS INSPIRER À VOTRE TOUR
UN JOYEUX ENTHOUSIASME CRÉATEUR
Á LA PLUS GRANDE GLOIRE DE DIEU!
- Église Saint-Charles-Borromé
- Histoire & Description
- Introduction
- Le contexte historique
- L’esplanade et la résidence
- Les antécédents
- Le collège
- L’effet spatial
- Le nom des rues
- La maison professe
- Le bâtiment des sodalités
- La façade
- La tour
- L’intérieur
- Le maître-autel
- La chaire de vérité
- Les confessionnaux
- Les cycles des plafonds
- La chapelle Mariale
- La chapelle Saint-Ignace
- La chapelle St. François-Xavier
- Les galeries
- L’orgue
- La sacristie
- En sortant
- Épilogue
- Bibliographie