Eglise Saint-Jacques
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Ce lieu de prières regorge de richesses artistiques inégalées : la renaissance et le baroque y sont hautement représentés par pas moins de 24 autelsL’autel est le meuble central de l’Eucharistie. A l’origine, un autel est une table de sacrifice. Cela correspond à la vision théologique selon laquelle Jésus s’est sacrifié, par sa mort sur la croix, pour racheter l’humanité, comme le représente symboliquement le tableau « L’Agneau de Dieu » des frères Van Eyck. Dans les temps modernes, l’autel est souvent décrit comme « la table du Seigneur ». Ici, l’autel fait référence à la table à laquelle Jésus et ses disciples étaient assis lors de l’institution de l’Eucharistie pendant la dernière Cène. Tout comme Jésus et ses disciples l’ont fait à l’époque, le prêtre et les fidèles se réunissent autour de cette table avec du pain et du vin.. Presque tous sont ornés d’un tableau de maître. N’oublions pas les nombreuses sculptures d’un style baroque luxuriant : les bancs de communionLa consommation de pain et de vin consacrés. En général, cela se limite à manger l’hostie consacrée., les épitaphes, ainsi que la chapelleUne petite église qui n’est pas une église paroissiale. Elle peut faire partie d’une entité plus grande, comme un hôpital, une école ou un lieu de culte, ou être autonome.
Une partie clôturée d’une église avec son propre autel.
mortuaire du grand maître P.P. Rubens font de cette église un joyau que chaque touriste, aimant les belles choses, sera ravi de visiter. La fin de la restauration est prévue d’ici 2027.
Anvers, comme beaucoup d’autres villes Européennes, se situe sur un des chemins qui mènent à Compostelle. Depuis 1415 notre ville possède un sanctuaire dédié à Saint-Jacques. La guilde de Saint-Jacques y ajoute en 1431 un hôtel-Dieu, situé en dehors des fortifications de la ville, pour accueillir des pèlerins. Ils venaient du nord de l’Europe et après un repos, se remettaient en route vers le tombeau de Saint-Jacques de Compostelle. À notre époque, des pèlerins viennent encore demander de bénir leur pèlerinage. Souvent ils reçoivent une coquille qu’ils pendent au cou. On retrouve ces attributs de voyage à la base de la tour et sur la maison formant le coin de la Longue rue Neuve (Lange Nieuwstraat), et partout dans l’église.
LEGENDE
A Le chœurDans une église à plan cruciforme, la partie de l’église qui se trouve du côté opposé de la nef par rapport au transept. L’autel principal se trouve dans le chœur. avec le maître-autel Saint-Jacques
B La chapelle Mariale
C La chapelle du Très Saint SacrementL’hostie consacrée, dans laquelle on reconnaît la présence de Jésus-Christ. Un synonyme est « le vénérable ». Dans les grandes églises, une chapelle lui est dédiée, généralement sur le côté sud de l’église.
D La chapelle de la SainteIl s’agit d’un titre que l’Église accorde à une personne décédée qui a mené une vie particulièrement juste et fidèle. Dans l’Église catholique romaine et l’Église orthodoxe, les saints peuvent être vénérés (mais pas adorés). Un certain nombre de saints sont également des martyrs. Croix
E Chapelle Saint-Christophe (Porteurs de tourbe)
F Chapelle Sainte Dymphna (famille Rockox)
G Chapelle Saint-Joseph et des Rois MagesLe 6 janvier, nous nous souvenons du récit évangélique qui raconte comment les rois mages sont venus d’Orient pour rendre hommage à Jésus en tant que Fils de Dieu. Cette fête est également appelée la fête de la Manifestation du Christ aux nations, parce que les sages ont reconnu en Jésus le Fils de Dieu fait chair – ainsi, ce qu’Il est devient « manifeste ». (Scieurs de bois)
H Chapelle du Doux Nom de Jésus (tombe de van Lantschot)
I Chapelle Sainte-Gertrude (Âmes Croyantes)
J Musée de l’horloge (depuis 1984) avec le Corridor des Dames adjacent
K Le Baptistèrel
K2 (ancienne) Chapelle Saint-Georges (jusqu’en 1581?),
(ancien) Baptistère (jusqu’en 1804)
Panneaux Saint-Roch
L Chapelle de la Présentation de Marie (Travailleurs de la soie) (jusqu’en 1797)
Chapelle Saint-Georges (depuis 1867)
M Chapelle Saint-Antoine
N Chapelle Saint-Roch
O Chapelle Saint-Job (Musiciens)
P Chapelle Sainte-Anne
Q Chapelle Saint-Jean
R Chapelle de la Sainte Trinité (Rachat des Esclaves Chrétiens)
R2 Trésorerie
S Chapelle Saint-Yves (Docteurs en Droit)
T Chapelle de la RésurrectionC’est là le cœur de la foi chrétienne, à savoir que Jésus s’est relevé du tombeau le troisième jour après sa mort sur la croix et qu’il a continué à vivre. Elle est célébrée à Pâques. (familles Vincque et Le Candèle)
U Chapelle de Notre-Dame-des-Douleurs (chapelle funéraire de la famille Rubens)
V Chapelle Saint-Charles Borromée (famille Carenna)
W Chapelle Saints Pierre et Paul (famille Bollaert)
X Chapelle de la Visitation (famille Lopez-Franco)
Y Autel de la CroiséeLe point central d’une église cruciforme. La croisée est l’intersection entre l’axe longitudinal [formé par le chœur et la nef] et l’axe transversal [formé par le transept].
Z Chapelle des mariages
♦ En 1476, la chapelle est élevée au statut d’église paroissiale. Quinze ans plus tard, l’église est construite en style gothique brabançon. De solides piliers soutiennent le squelette typique du style gothique alors que les entrelacs des nombreux vitraux nous offrent une merveilleuse décoration. La stabilité et l’unité de style exigent que la partie Est soit encore et toujours construite en gothique alors que dans la première moitié du XVIIe siècle, le style baroque est à l’honneur. Même la chapelle mortuaire du tout grand maître baroque P.P. Rubens est de style gothique (⇒ U).
♦ Poussés par un désir universel à construire toujours plus haut et plus grand, les bâtisseurs planifient l’édification d’une tour qui aurait dû éclipser celle de Notre-Dame. Malheureusement le rêve de 165m. de hauteur s’arrête brusquement : seul un tiers en sera réalisé. Et pourtant, depuis 500 ans, la tour de l’église Saint-Jacques triomphe par sa robustesse et elle fait partie du panorama de la ville en étant entrevue, inopinément de ci, delà, au détour d’une rue.
♦ En tant qu’église paroissiale – et suivant l’exemple de la plus grande église, Notre-Dame – elle abrite la chapelle de nombreuses guildes et corporations mineures : les porteurs de tourbe (⇒ E)., les artisans de la soie (triptyque ⇒ L).et bien d’autres. Les musiciens, entourant le pauvre Job, nous montrent avec fierté leurs instruments à vent et à cordes (⇒ O). Certains saints patrons servent de modèle professionnel : saint Yves (⇒ S), plaidant en faveur des pauvres, est un bon exemple pour les avocats, saint Joseph l’est pour les menuisiers (⇒ G),
Un grand nombre de confréries vivent leur dévotion dans leur propre chapelle. La confrérie de la sainte TrinitéConception selon laquelle il n’y a qu’un seul Dieu qui se manifeste en trois natures : le Père, le Fils (Jésus de Nazareth) et le Saint-Esprit. œuvre pour le rachat des esclaves chrétiens en Afrique du Nord (⇒ R). Celle du Saint SacrementDans le christianisme, il s’agit d’un acte sacré dans lequel Dieu vient à l’homme. Ils marquent des moments importants de la vie humaine. Dans l’Église catholique, il existe sept sacrements : le baptême, la confession, l’eucharistie, la confirmation, l’onction des malades, le mariage et l’ordination. (⇒ C) et celle de Notre-Dame (⇒ B), les plus importantes, qui occupent les plus grandes chapelles de l’église, sont encore en activité.
♦ (⇒ A) Le chœur achevé, un chapitreEnsemble des chanoines attachés à une cathédrale ou à une autre église importante, qui est alors appelée église collégiale. Dans un monastère ou une abbaye, c’est aussi la réunion des religieux, dans une salle capitulaire, » avec voix au chapitre « . de chanoinesPersonne qui, avec d’autres chanoines, est attachée à une cathédrale ou une collégiale et dont la tâche principale est de prendre part à la liturgie des heures. est constitué en 1656. Grâce à ce collège, elle reçoit le statut d’église ‘collégiale’. Pour honorer Dieu, les chanoines se rassemblent dans les stallesL’ensemble des bancs de chœur pour prier et chanter les offices quotidiens. La flore et la faune sculptées dans la boiserie, soulignent hautement cette louange : une fantaisie débordante y frise l’incroyable. (Artus I et II Quellin, oncle et neveu, 1658-‘70). Mais toute l’attention va au maître-autel : triomphant, Saint Jacques y est glorifié d’une manière théâtrale (Artus II Quellin et Willem Kerrickx). Dieu trône sous un baldaquin (en imitation de marbre) qui prend la forme d’une énorme coquille Saint-Jacques ouverte. Isolant le chœur du reste de l’église, le jubéUne paroi (généralement décorée) qui sépare le chœur ou le haut-chœur du transept et de la nef. Cela fait du haut-chœur une sorte de chapelle clôturée à l’intérieur de l’église. Sur le jubé, on trouve généralement une croix triomphale et parfois un orgue. À Anvers, l’église Saint-Jacques possède encore un tel jubé et un peu plus loin, à Lier, l’église Saint-Gommaire. Le large balcon au-dessus de l’entrée d’une église, sur lequel se trouve généralement l’orgue, est également appelé jubé. (Sébastien de Nève, XVIIe siècle) donne un caractère tout spécial à cette église. L’orgue qui s’y trouve, dû au facteur renommé Jean-Baptiste Forceville (1727), fonctionne toujours avec sa mécanique d’époque, accompagné d’anges musiciens (Michiel I Van der Voort).
♦ Un riche patrimoine d’art – Il ne reste pas grand-chose des œuvres d’art gothique et renaissance d’origine. En 1566 et en 1581, les iconoclastes, n’y sont pas allés de main morte, ils se sont chargés de les détruire. L’année 1585 met fin à l’occupation calviniste et l’église est rendue au culte catholique. Un retableParoi arrière peinte et/ou sculptée d’un autel placé contre un mur ou un pilier. Sous le retable, il y a parfois une prédelle. avec La vie de saint Roch de 1517 a survécu à ces destructions (⇒ K2). La foi catholique fait un retour triomphant et elle enrichit le patrimoine artistique de chefs-d’œuvre baroques extraordinaires avec une abondance de différents marbres. L’église Saint-Jacques a gardé l’intégralité de tous ces trésors. Ce fait est plutôt exceptionnel. En effet, un prêtreDans l’Église catholique romaine, le prêtre est un homme célibataire ordonné prêtre par l’évêque, ce qui lui donne le droit d’administrer les six autres sacrements : baptême, confirmation, confession, eucharistie, mariage et onction des malades., à l’époque de la Révolution française, s’abaisse à parjurer le roi et la Foi catholique et promet fidélité à la République avec comme la récompense à la clef : pouvoir disposer de l’église de son choix. Le trésor (⇒ R2) montre de ce fait une belle variété d’objets liturgiques, aussi bien de l’orfèvrerie que du textile. La destruction de la plupart des vitraux par des bombes volantes à la fin de la Deuxième Guerre Mondiale, constitue cependant une grande perte. La plupart remplacées dans les années 1960 par Oscar Calders sur base de projets de Louis-Charles Crespin. Il reste heureusement un rescapé : le plus ancien vitrail (ca. 1535) dans la chapelle Saint-Hubert (⇒ E) La Dernière Cène.
♦ (⇒ C) Dans la chapelle du très Saint-Sacrement la sculpture baroque atteint un sommet inégalé. Sur un panneau à gauche de l’autel (Lodewijk Willemssens et Petrus I Verbruggen, 1690) un enfant de cœur attire l’attention sur la consécrationDans l’Église catholique romaine, le moment où, au cours de l’Eucharistie, le pain et le vin sont transformés en corps et en sang de Jésus, ce qu’on appelle la transsubstantiation, par la prononciation des paroles sacramentelles. en sonnant un carillon et ensuite il y a le merveilleux banc de communionEnceinte basse du chœur ou d’une chapelle sous la forme d’un long banc. Avant le Concile Vatican II, il était d’usage de recevoir la communion à genoux sur ce banc.. (Willem Kerrickx et Hendrik Verbruggen, 1695). Les adorables angelots, sculptés dans le marbre, font office d’enfants de chœurs : ils portent le pain et le vin. Leur attitude est si naturelle, qu’on en oublie que c’est du marbre sculpté. Ils sont tout en adoration envers Celui qu’ils reconnaissent comme étant l’Agneau de Dieu.
Le vitrail, un merveilleux travail de Jan Labaer (1626), nous raconte sur fond d’un superbe paysage de couleur verte, l’histoire de Rodolphe de Habsbourg qui donne spontanément son cheval à un prêtre chargé de porter la Sainte Communion à un mourant.
♦ (⇒ B) La chapelle de la Sainte Vierge – Depuis 1664, la Vierge Marie est mise à l’honneur par Sebastiaan van den Eynde entre les colonnes torsadées de cet autel. Autrefois la Confrérie de la Mère Affligée s’épanouissait ici autour de la statue dévotionnelle de la Pietà (Artus II Quellinus, 1650). Depuis le XIXe siècle, Notre Dame, Secours des Chrétiens, trône sur l’autel. Les deux magnifiques vitraux montrent des moments plus heureux dans sa vie : l’Annonciation faite à Marie et la Visitation à Élisabeth, sa cousine (Jan de Labaer, 1629 et 1644). N’avez-vous jamais vu un cochon dans une église ? Cherchez-le aux cotés du Fils Prodigue qui est l’exemple même d’un pécheur repenti. Il attend les pénitents à l’entrée d’un confessionnalMeuble spécialement conçu pour faciliter le sacrement de la confession, notamment en évitant que le confesseur et le confessant se retrouvent face à face. À gauche et à droite il y a des bancs où le confessant s’agenouille ; au milieu il y a une petite cabine où le confesseur s’assoit. Les deux sont séparés par un grillage, de sorte que le confesseur entend le confessant, mais ne le voit pas., situé dans la chapelle nord, dédiée à Marie.
♦ Saint-Jacques est riche en monuments funéraires car au XVIIe et au XVIIIe siècle de nombreux notables y sont paroissiens. Au XIXe siècle d’autres monuments viennent s’y ajouter.
(⇒ E) Qui ne compatit pas à la douleur d’Anne-Marie van den Berg qui fait ériger pour son jeune fils, postulant chartreux, un monument funéraire. Le jeune moineMembre masculin d’un ordre monastique qui se concentre sur une vie équilibrée entre la prière et le travail dans la solitude d’un monastère ou d’une abbaye. au crâne rasé se concentre pleinement en une adoration perpétuelle.
(⇒ H) Que penser de Monsieur Cornelis Lantschot qui croit s’acheter une bonne petite place au ciel grâce à ses nombreuses aumônes et à ses prières tapageuses.
(⇒ I) Avez-vous déjà vu un général d’armée, fin stratège, muni d’un arsenal terrifiant, plier les genoux devant un adversaire ? Et pourtant, Don Francesco Marcos Del Pico marquis de Velasco, autrefois commandant de la citadelle, s’agenouille devant la grande Faucheuse, il n’est plus qu’un simple mortel comme chacun d’entre nous.
Au XVIIe siècle quelques grandes familles fortunées se sont fait construire une chapelle mortuaire privée.
(⇒ U) La plus renommée est celle de P.P. Rubens, construite en 1645, cinq ans après son décès, située à l’est, dans la chapelle Notre-Dame. Le tableau qui s’y trouve, La Vierge entourée de saints, est peint par Rubens lui-même mais il était destiné à un commanditaire qui pour une raison inconnue n’a pas pris livraison : dans les visages de la Vierge et des saints, il ne faut donc pas rechercher des portraits de membres sa famille, encore moins de l’artiste lui-même. Au décès de Rubens, un ecclésiastique témoigne : “Il est parti vers l’original de plusieurs des belles peintures qu’il a laissées derrière lui ».
(⇒ V) La famille Carenna se fait patronner par Saint Charles Borromée également originaire de Milan. L’artiste Jacques Jordaens le représente en patron des pestiférés.
♦ La chairePièce de mobilier d’église, aujourd’hui en grande partie désaffectée, consistant en une plate-forme d’où le prédicateur s’adressait à son assemblée. Habituellement, une chaire est située au milieu, sur le côté sud de l’église. de Vérité (Louis Willemssens, 1675) dont la cuve est portée par quatre statues de femmes allégoriques. La vertu de la Foi est assistée par la Vérité et la Théologie La Foi doit être transmise par l’Instruction ; la prédication en est un moyen. Caché partiellement par l’escalier, l’Enseignement nous présente un miroir (d’exemples illustres) accompagné d’un texte : “regardez et vous deviendrez plus sage”. La question qui nous est adressée est dès lors : ‘je m’inspire de quel exemple?’
♦ Et c’est depuis l’étage inférieur de la tour que l’orgue monumental d’Anneessens (1884) fait résonner ses notes dans l’église.
♦ En 1705, le pape Clemens XI honre le chapitre avec le totre honorifique de ‘célèbre’ : de là, encore de nos jour, qu’on se dit « célèbre collégiale ». À la fin du XIXe siècle, un visiteur allemand, sous l’influence de toute cette beauté et de toute cette splendeur, s’écrie “l’église Saint-Jacques est la plus riche des pays germaniques et elle mérite de se trouver à Venise”. Les Anversois chauvinistes, très heureux de cette déclaration, préfèrent, tout compte fait, garder leur Saint-Jacques chez eux.
Toerismepastoraal Antwerpen (TOPA)